Novembre 2018 : campagne #MoisSansTabac.

Alors que s'ouvre sa 3e édition le 1er novembre, la campagne #MoisSansTabac met cette année l'accent sur le tabagisme féminin en constante augmentation. « Il y a une inquiétude pour les femmes face au tabac », a insisté la ministre de la Santé Agnès Buzyn lors du lancement de la campagne nationale d'aide à l'arrêt du tabac pilotée par Santé publique France (SPF) en partenariat avec le ministère de la Santé et l'Assurance maladie.

La France compte encore 12 millions de fumeurs. Malgré la baisse de 1 million de fumeurs entre 2016 et 2017, les chiffres du tabagisme féminin publiés à l'occasion du lancement dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (BEH) sont préoccupants.

« Le tabagisme des femmes se rapproche de celui des hommes, a relevé le Pr François Bourdillon, directeur général de SPF. Il existe une seule catégorie de la population où il ne baisse pas mais augmente, c'est chez les femmes de 45-54 ans, passant de 21,5 % en 2000 à 30,8 % en 2017. » Le BEH révèle ainsi qu'en 2017, 24 % des femmes de 15 à 75 ans fumaient contre 30 % des hommes.

Un accompagnement personnalisé

« Il faut amener les femmes à une prise de conscience des dangers du tabac », a souligné la ministre tout en appelant les fumeuses à se faire aider avec « un accompagnement personnalisé, en particulier pour ne pas prendre de poids, c'est l'un des principaux freins à l'arrêt chez les femmes », a-t-elle ajouté. La peur de grossir a été largement exploitée par les industriels du tabac, notamment avec des marques mettant l'accent sur la minceur ou le glamour comme « Slims », « Vogue » ou « Allure », interdites depuis.

La connaissance des conséquences du tabagisme sur la grossesse et sur l'enfant amène ainsi la moitié des fumeuses à arrêter, est-il souligné dans le BEH. En 2016, 30 % des femmes fumaient avant leur grossesse et 46 % d'entre elles ont arrêté avant le 3e trimestre.

Les femmes victimes du tabac

Le nombre de décès attribuables au tabac a doublé entre 2000 et 2014, selon le BEH. « Le cancer du poumon est en passe de devenir le premier cancer chez la femme, devant le sein », a souligné François Bourdillon. La mortalité par cancer du poumon a augmenté de 71 % chez les femmes sur la même période. Entre 2002 et 2015, les hospitalisations pour bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) ont augmenté respectivement de 100 % et 50 %.

Bilan positif pour les éditions précédentes

L'objectif affiché par la ministre est de faire mieux cette année, notamment auprès des femmes. Et déjà plus de 185 000 fumeurs se sont inscrits sur le site TabacInfoService. Pour autant, le bilan des éditions précédentes reste très encourageant, se sont félicités la ministre et le directeur général de SPF.

« En 2017, 380 000 fumeurs ont arrêté de fumer à l'occasion de la campagne, dont 20 % durablement à 6 mois, a relevé François Bourdillon. Point très positif, toutes les catégories socioprofessionnelles sont concernées. De plus, les personnes qui arrêtent pendant le mois sans tabac se font davantage aider, ce qui augmente les chances de succès. » Un mois sans tabac multiplie par 5 les chances d'arrêter de fumer définitivement. La cigarette électronique est la méthode la plus utilisée (27 %) pour amorcer le sevrage, devant les substituts nicotiniques (18 %) et les professionnels de santé et TabacInfoService (10 %).