Coup d’envoi des négociations conventionnelles des infirmiers

Les syndicats d'infirmiers libéraux débutent ce mercredi leurs négociations avec l'assurance-maladie. Au menu, la régulation de l'installation des professionnels dont le nombre a doublé en 25 ans, une description plus précise des actes et la valorisation de nouveaux soins, le tout dans un contexte de restriction budgétaire.

Les trois syndicats représentatifs de la profession, le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil), la Fédération nationale des infirmiers (FNI) et Convergence infirmière vont négocier un avenant à leur convention qui définira pendant cinq ans leurs relations avec l'assurance-maladie, du paiement de leurs actes à leur répartition sur le territoire. Ils ont jusqu'à fin novembre pour trouver un accord.

Une priorité, les mesures incitatives à l'installation

Premier sujet de discussion prévu, le « renforcement » de la régulation de l'installation des professionnels, qui sont de plus en plus nombreux, mais inégalement répartis, selon la feuille de route de la CNAM.

En 2016, on comptait plus de 87 000 infirmiers libéraux (le double d'il y a 25 ans) fortement concentrés dans le Sud de la France au détriment du Nord, pour une densité nationale moyenne de 131 infirmiers pour 100 000 habitants.

Outre une révision des critères utilisés pour définir les zones sous ou surdotées et intermédiaires, les mesures incitatives à l'installation en zones sous-dotées devront être « renforcées », précise le texte.

Adapter la nomenclature aux demandes de soins

Les négociateurs échangeront également autour de la mise en place d'une nomenclature « plus précise » afin d'identifier « clairement » les actes effectués par les infirmiers qui sont remboursés par l'assurance-maladie.

Les honoraires remboursables des infirmiers libéraux, en augmentation de 7 % en moyenne chaque année depuis dix ans, ont atteint 7,5 milliards d'euros en 2016, rappelle le texte.

La discussion devra « être compatible avec le contexte de nécessaire poursuite de la maîtrise des dépenses d'assurance-maladie », prévient la CNAM à qui le candidat Emmanuel Macron a prévu de demander 15 milliards d'euros d'économies sur cinq ans.

Certains actes répondant à des enjeux de santé publique devraient aussi être valorisés en matière d'éducation thérapeutique, comme la prise de médicaments, de prévention ou de dépistage.

« On voudrait que cette nomenclature soit mieux adaptée aux demandes de soins. Avec le virage ambulatoire (sans nuit à l'hôpital), il faut que notre rôle soit valorisé, on ne peut pas uniquement payer les actes. Quand quelqu'un sort de l'hôpital il y a un suivi important, tout comme avec les malades chroniques qui sont en augmentation », plaide Catherine Kirnidis, présidente du Sniil.