Infirmiers en pratique avancée : un dispositif trop « hospitalier » selon les syndicats de médecins

D'ici quelques jours, le ministère de la Santé devrait remettre aux syndicats de médecins une nouvelle version du décret encadrant les Infirmières en pratique avancée (IPA). Fustigée par l'ensemble de la profession, la première version du décret doit être corrigée selon les syndicats, qui trouvent le texte peu concernant pour la médecine de ville. Un collectif composé des organisations de médecins, de jeunes praticiens, du Collège et de représentants infirmiers a adressé à Agnès Buzyn une lettre ouverte agrémentée d'un nouveau texte de loi rédigé par les syndicats. Ce dernier insiste sur les notions de parcours de soins, de protocole, de coordination…

Pour l'intersyndicale, il était en effet nécessaire d'ajouter dans le décret « un domaine d'intervention comprenant les spécificités des parcours de prise en charge en médecine générale ». Afin de rendre ce dispositif plus concernant pour la médecine générale, la profession propose d'ajouter au domaine d'intervention des IPA « pathologies chroniques stabilisées », les notions de « polypathologiques, actions de prévention et autres prises en charge en soins primaires ».

La nouvelle version du décret soumise à Agnès Buzyn comprend la possibilité de réaliser des consultations de pratique avancée en télémédecine. Les infirmières en pratique avancée étant des infirmières expérimentées, elles pourront également réaliser des travaux de recherche « dans le champ des sciences contribuant à l'exercice infirmier » et d'évaluation de leurs pratiques au sein d'une équipe. Enfin, la notion de responsabilité, qui était absente du texte intitial, est précisée par l'intersyndicale : « L'infirmier exerçant en pratique avancée est responsable des actes qu'il réalise dans ce cadre » ont ajouté les signataires de la lettre.

Reste à savoir si ces propositions seront entendues par le gouvernement et si elles seront du goût de la majorité des infirmières. La lettre ouverte à la ministre n'a reçu les signatures que de deux organisations syndicales infirmières : le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (SNIIL) et la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (FNESI).