VIH : les idées fausses sont nombreuses chez les 15-24 ans, selon un sondage Sidaction
20 % des jeunes se disent mal informés sur le VIH. Un sondage Ifop-Bilendi réalisé pour Sidaction* (dont les résultats sont publiés en marge du Sidaction qui se déroulera du 23 au 25 mars) révèle une méconnaissance du sujet de la part des 15-24 ans et des idées fausses qui ont la vie dure. En parallèle, le nombre de contaminations chez les jeunes a augmenté de 24 % depuis 2007.
Les 15-24 ans sont ainsi 21 % à croire que le VIH peut se transmettre en embrassant une personne séropositive et 18 % à penser que la transpiration est un moyen de transmission. 19 % estiment que la pilule contraceptive d'urgence peut empêcher la transmission du VIH. Ces chiffres sont en hausse par rapport à 2015. « Cette dégradation nous a frappés », indique Florence Thune, directrice générale de Sidaction au « Quotidien ». Le manque d'information est sans doute en cause : 15 % des jeunes déclarent n'avoir jamais eu d'enseignement sur le VIH dans le cadre scolaire. Ils sont pourtant demandeurs. Selon le sondage, « près de sept jeunes interrogés sur dix estiment que les élus locaux (75 %), le pouvoir public (72 %) ou le ministère de l’Éducation nationale (67 %) n’en font pas suffisamment en matière d’information sur le VIH/sida ».
Des séances d'information et d'éducation à la sexualité sont obligatoires dans les écoles, collèges et lycées depuis 2001. « Manifestement, elles ne sont pas appliquées partout. Pourtant, cela rejoint ce qui a été mis aussi en avant par le précédent gouvernement dans la Stratégie nationale de la santé sexuelle [lancée en 2017]. Les intentions sont là, mais encore faut-il les mettre en application », estime Florence Thune. Et lorsque ces séances sont mises en place, « l'approche est souvent trop hétéronormée », malgré « une forte augmentation des contaminations chez les jeunes homosexuels ».
14 % des jeunes confrontés au moins une fois à une situation à risque
Par ailleurs, 49 % des jeunes estiment être bien informés du fait qu'une personne séropositive suivant bien son traitement ne peut pas transmettre le virus.
« Nous sommes face à un paradoxe : d'un côté, grâce aux progrès médicaux et le fait que les patients vivent mieux, le VIH est mieux perçu, de l'autre, dès lors qu'il s'agit de se mettre en situation de contact avec une personne séropositive, les craintes reviennent », analyse la directrice générale.
26 % des jeunes interrogés considèrent que l'on peut guérir du sida (ils n'étaient que 13 % en 2009). En parallèle, 14 % des jeunes reconnaissent avoir été confrontés au moins une fois à une situation à risque. Mais seulement 39 % de ceux-là ont eu recours au dépistage.
Les CeGIDD : des lieux d'information fiables et anonymes
Les médecins généralistes et les gynécologues sont en première place pour ouvrir le dialogue et informer les jeunes en matière de dépistage. « Les médecins et professionnels de santé des CeGIDD [centre gratuit d'information, de dépistage et de diagnostic] doivent être à la pointe de l'information afin que ce soit une vraie chance pour les jeunes de disposer de ces lieux d'information fiables et anonymes », avance Florence Thune.
« Le rôle de Sidaction est de faire en sorte que les jeunes soient informés de manière fiable et que les politiques soient mises en œuvre », déclare Florence Thune. « Il ne s'agit pas que du VIH, nous sommes face à une problématique plus globale de hausses des contaminations des infections sexuellement transmissibles (IST) », déplore-t-elle.