Un code couleur pour la qualité de l’eau du robinet ?

La direction générale de la santé et les agences régionales de santé (ARS) proposent un nouvel indicateur de la qualité de l'eau destinée à la consommation humaine basé sur un code couleur afin d'améliorer l'information et ainsi renforcer la confiance du public. Le Haut conseil de la santé publique (HCSP) vient d'émettre un avis favorable concernant ce nouvel indicateur.

Une fois par an, l'ARS rédige une synthèse pour chaque unité de distribution qui renseigne notamment sur l'origine de l'eau et les résultats des contrôles sanitaires. Cette fiche est en théorie transmise aux consommateurs avec leur facture. Néanmoins, « la chaîne de transmission de la fiche à tous les consommateurs est actuellement déficiente », note le HCSP qui estime que la diffusion à tous les consommateurs devrait être obligatoire.

Un contenu plus compréhensible

Le nouvel indicateur, qui s'appuie sur les données de l'année écoulée, a vocation à être intégré à cette fiche. Il comprend quatre catégories définies selon plusieurs paramètres et correspondant à des niveaux d'impact sanitaire liés à des non-conformités : A (bleu, eau de bonne qualité), B (vert, eau de qualité suffisante qui peut être consommée sans risque pour la santé), C (jaune, eau de qualité insuffisante qui a pu faire l'objet de limitations de consommation) et D (eau de mauvaise qualité qui a pu faire l'objet d'interdiction de consommation).

Ce système a déjà été évalué auprès de certaines collectivités. Selon l'enquête Kantar TNS réalisée en 2016, « les personnes interrogées trouvent le contenu de la nouvelle fiche plus compréhensible que l’ancienne ».

Néanmoins, le HCSP a émis des recommandations afin d'optimiser l'accès à ces informations et leur compréhension.

L'instance souhaite notamment que le lancement de ces nouvelles fiches fasse l'objet d'une campagne nationale d'information. De plus, les fiches devront être disponibles sur le site internet des mairies.

Par ailleurs, l'indicateur étant fondé sur l'année écoulée, le HCSP indique que « cette mention doit être clairement visible et expliquée afin de lever toute ambiguïté quant à la qualité "actuelle" de l'eau ». De plus, l'indicateur est à accompagner d'explications exhaustives sur les non-conformités (cause, durée, résolution du problème…) de façon à ne pas inquiéter inutilement le consommateur. En effet, l'enquête Kantar TNS a montré que la nouvelle version de la fiche pouvait susciter davantage d'inquiétude concernant les codes C et D, alors que les problèmes pointés ont pu être résolus depuis. « Le consommateur doit être rassuré, dans les cas où cela est possible, par la faible probabilité que le problème se reproduise », souligne le HCSP.

Harmoniser l'information

Le HCSP recommande également que l'indicateur intègre des paramètres qui ont été exclus du calcul de l'indicateur : « aucune raison ne justifie d’exclure les paramètres acrylamide et épichlorhydrine qui sont des limites de qualité susceptibles d’être influencés par les réactifs et matériels utilisés dans la filière de potabilisation ».

Enfin, l'instance estime qu'une harmonisation de l'information doit être opérée par toutes les ARS pour garantir un même niveau d'information aux consommateurs.